Comment chaque génération fait-elle face à la solitude ?
12 sept. 2024
Plongeons à travers les époques, où chaque génération a dû affronter les bouleversements de son temps. Entre révolutions technologiques, transformations sociales et crises économiques, un souci commun persiste :la solitude
. Quel que soit le siècle, la culture ou la langue, c’est un sujet universel.
À travers des témoignages de personnes d'âges différents, découvrons comment chacune vit la solitude et quelles solutions elles trouvent pour y remédier.
Les visions de la solitude et leurs ressenti :
Je me souviens encore de l'époque où mes grands-parents me disaient qu'ils se sentaient seuls, et je leur répondais naïvement :
"Mais je suis là moi"
Une réflexion qui me fait sourire aujourd'hui.
Nous savons que la solitude est un sujet bien plus complexe qu'une simple "présence". Elle peut avoir un impact psychologique profond sur nous. Selon la chercheuse au CERLIS Séverine Dessajan, "une personne est isolée lorsqu'elle ne rencontre pas physiquement les membres de cinq réseaux de sociabilité : le travail, la famille, les relations amicales ou professionnelles, et le milieu associatif."
(Sources : Fondationdefrance.org, 2023)
Passons au-delà de l’aspect philosophique et posons-nous la question : quel est le véritable impact de la solitude sur notre cerveau ?
La solitude présente évidemment plusieurs inconvénients.
Vous les connaissez tous, mais quelques exemples :
Isolement social
Dépression et anxiété
Problèmes de santé physique
Et j’en passe.😮💨
Mais rester seules, c'est cool aussi !
Selon une étude menée par Nathan Spreng du Neuro (institut-hôpital neurologique de montréal) de l’Université McGill, le cerveau des personnes qui ressentent de la solitude aurait des caractéristiques bien particulières. Par exemple, certaines régions du cerveau présentent des volumes différents.
Pour en savoir plus, une équipe de chercheurs a analysé des données IRM provenant d'environ 40 000 personnes d'âge moyen et plus âgées au Royaume-Uni.
Avec ces données, les scientifiques ont comparé les données avec des participants qui avaient indiqué se sentir souvent seuls et celles d’autres participants.
Quels sont les résultats ?
Ils ont remarqué plusieurs différences dans le cerveau des personnes seules
, surtout dans une partie appelée le « réseau cérébral par défaut ». Ce réseau s'active quand on pense
à des souvenirs, qu'on imagine l'avenir ou qu'on pense à d'autres personnes (ses prochaines vacances, la famille, les exs… non !...surtout pas 😵❌)
Chez les personnes seules, ce réseau est plus connecté et contient donc plus de matière grise, ce qui est surprenant.
Ils ont aussi trouvé des différences dans une partie du cerveau appelée le fornix, un faisceau de fibres qui relie l'hippocampe au réseau par défaut (technique, je vous l’accorde 🤯🧠🩺). Chez les personnes seules, ce faisceau est mieux conservé.
Le réseau par défaut s'active lorsque l'on réfléchit au passé ou à l'avenir. Il est possible que ce réseau soit plus actif chez les personnes seules
, car elles utilisent leur imagination et leurs souvenirs pour compenser le manque de compagnie.
La solitude, un enjeu de plus en plus pris au sérieux
Cependant, les scientifiques considèrent de plus en plus la solitude comme un risque majeur pour la santé.
« Nous commençons à peine à comprendre les répercussions de la solitude sur le cerveau. Notre exploration de ce sujet nous aidera à mesurer pleinement l’importance de combattre la solitude dans notre société », ajoute Danilo Bzdok, chercheur au Neuro et titulaire de la Chaire en IA CIFAR à Mila - Institut québécois d'intelligence artificielle, et auteur en chef de l’étude.
Pour nous, c’est vraiment rassurant de voir que la solitude est prise au sérieux
. En comprenant mieux ses effets sur le cerveau, ces études pourraient nous aider à prévenir les maladies.
Alors, on pourra enfin mettre de côté le fameux "c’est dans ta tête" ! 🕺🪩
Parce que oui, le mal-être mental n’est pas à prendre à la légère.
(Sources : Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal), 2020)